Bonjour à tous,
J'ai été invité en Novembre dernier par l'EESAB (École Européenne Supérieure d'Art de Bretagne) afin de réfléchir sur le sujet :
Qu'est-ce que pourrait être l'école d'art "idéale" ?
Vaste sujet...
Chaque site (Brest, Lorient, Quimper, Rennes) avait invité pour ce moment deux membres du corps enseignant, deux anciens étudiants et un étudiant en fin de cursus. L'idée était pour nous, jeunes artistes ou travailleurs d'autres horizons culturels, d'évaluer cette formation au regard de notre nouvelle expérience dans le milieu artistique. Ce moment de multi prises de recul était un moyen pour faire la critique de la formation dispensée au sein d'une école d'art (atouts et manquements).
Nous avons donc exprimé durant cette table ronde diverses idées et problèmes, visions et utopies (car tout est permis!). Il me semblait important d'émettre qu'une école était avant toute chose formée de visions, d'expériences, d'attentes aussi diverses que d'étudiants.
C'est suite à cela que je suscite vos retours sur expériences. Je crois que la création de cette plate-forme a résonné au départ comme une envie de partager et d'entreprendre à plusieurs, de créer, d'échanger, de s'ouvrir et d'ouvrir la culture qui sont (je l'espère) par extension, sans doute l'essence d'une école d'art.
Il y a cependant des questions plus pragmatiques, matériels, pédagogiques et toutes aussi intéressantes à soulever.
Pour aider à orienter cette réflexion, voici quelques questions simples :
- Quels sont les atouts de la formation ?
- Quelles sont les carences ?
- Rythmes et progressivité du cursus..
- Quelle école "idéale" dans 5 ans? Quels enseignements, quels dispositifs pédagogiques, quels intervenants...
- Erasmus ? Intérêts...
Avis donc aux anciens étudiants de ces écoles et à ceux qui ont un avis...
Ces retours d'expériences peuvent ainsi permettre de changer l'école de demain ! Heu...
Commentaires
Et bien c'est un vaste sujet en tous les cas...
Tout d'abord, si je devais donner mon avis je me servirais de ce que j'avais déjà écris sur mon blog : http://blog.thomas-daveluy.fr/index...
Ensuite je dirais qu'avec le peu de recul que nous pouvons avoir, il me semble que ce qui fait la spécificité de ce cursus c'est justement la liberté. Vouloir encadrer les étudiants en art dans des cases ou des profils types est, en plus d'être impossible, absurde.
Les principaux atouts c'est justement que ce n'est pas une structure qui forme les étudiants à quelque chose, mais plutôt un quelque chose que forme chaque étudiant. C'est une bonne école de la vie en soi
Les carences viendraient plutôt de la structure même, en ce sens qu'elle admet des contraintes et des limites (contrairement à ce qu'avançait une certaine personne, les écoles d'art ont un cadre, certes flou, mais qui a bien des frontières). Il faudrait en mon sens que les étudiants soient d'avantage poussés à expérimenter et non pas à produire quelque chose qui doive séduire un jury souvent bien trop académique. C'est le côté académique qui est, je crois, encore aujourd'hui beaucoup trop présent.
Le diplôme se passe dans une belle salle blanche (comment peut faire un étudiant qui travaille in-situ ou avec des objets volumineux ou éphémères?), avec un temps limité (donc impossible de présenter un film d'une heure par exemple), ce qui empêche à tout étudiant de quitter ces formes convenues. C'est un comble pour un milieu qui prétend chercher de la nouveauté et de nouvelles formes plastiques...
Je vois aussi un autre point négatif : le tabou de la technique. Aujourd'hui non seulement un étudiant ne peut pas parler de technique, mais les cours qui lui sont dispensés en font presque une totale abstraction. Je ne dis pas que la technique est essentielle, mais j'ai vu bien des étudiants abandonner un projet par manque de savoir-faire. C'est dommage...
Dans l'absolu, une école d'art utopique serait pour moi une sorte de campus, où ne se déroulerait que des conférences, expositions, rencontres et où les ateliers seraient non pas des salles de cours, mais tout l'espace du campus (hangars, jardins, places, etc...). Un étudiant ne passerait son diplôme que quand il le désire, s'il se sent capable de le passer au bout de 2 ans il peut essayer, tandis que d'autres mettront 10 ans.
Mais j'imagine que cette vision est contraire à la politique actuelle de rentabilité...
Thomas