Quoi de plus efficace que la simplicité? Quoi de plus difficile, aussi? La création d'un logotype en est un très bon exemple ; savoir exprimer de manière condensée, lisible et originale une marque, un produit, une entreprise...tel est le challenge du graphiste, tel est également sa difficulté lorsqu'il doit justifier ses heures de création...
Il est possible d'apporter à l'impact visuel une notion supplémentaire ; le toucher. Meilleur sera l'impact de communication si le maximum de sens est concerné par le message (tout comme un son peut influencer le sens d'une image). La texture d'une impression a donc un effet notoire ; on peut jouer des papiers disponibles, des impressions spéciales, des creux, reliefs... L'impression typographique ("letterpress" en anglais) est une technique artisanale qui met en avant une approche plus tactile de l'imprimé. Elle opte pour la qualité plutôt que la quantité. Philippe Gully, l'un des deux fondateur de l'imprimerie Badcass, raconte l'histoire de cette technique de ses débuts épiques, son oubli et son retour "très chic". (article à lire sur "la carrière en dents de fille" de la letterpress).
Badcass ou le retour aux sens
Leur atelier est situé au centre ville de Quimperlé (Bretagne) et leurs réalisations s'étendent à l'internationale. La vocation de Badcass est de faire redécouvrir l'impression typographique en France. Tous les documents qui souhaitent se distinguer ; cartes de visite, invitations, faire-part, book d'artistes... Un couple est à l'origine du projet : Jessica Hosgood, graphiste et webdesigner et Philippe Gully, sound designer indépendant (à qui l'on doit l'ancien portail Praktica.net, portail incontournable de ressources webdesign français, le BD4D Paris, présentation publique des travaux de designers...)
La composition graphique est replacée au cœur de la création. Une faiblesse qui devient sa force avec des tons directs de la gamme Pantone et laisse peu de place à la photographie (quadrichomie). Aujourd'hui les clichés polymères remplacent le plomb et permettent d'imprimer une couleur à la fois (d'où la contrainte de tirages limités à 2/3 couleurs). La gamme des papiers utilisés est très large ; ceux fait main peuvent aussi convenir.
Divers procédés d'impressions sont accessibles ; le débossage (creux), gaufrage (relief), marquage à chaud (film métallisé), l'impression d'une couleur pantone, une couleur sur la tranche des documents, le "split foutain" (dégradé de couleur sur toute l'image), découpes spécifiques...
Réalisations en images

© Crédit photo 1 : Ouest France.
© Crédit montage photos : imprimerie Badcass.