Derniers jours à la Halle Saint-Pierre pour découvrir HEY! Modern Art & Pop culture / Part II. (jusqu'au 23 Août 2013)
Après une première collaboration entre la Halle St Pierre et le magazine HEY! en 2011, ces derniers récidivent et nous proposent un parcours des plus atypiques. Entre décalages alternatifs et fiction, créativité, mysticisme ou provocation, la seconde édition de la manifestation organisée par la revue des arts alternartifs HEY !, interpelle, dérange, surprend… mais ne laisse personne indifférent.
Au départ, Hey! est une revue fondée en 2010 par Anne et Julien, un tandem de journalistes, galeristes, performers et DJ. Leurs obsessions : l’art outsider, la culture populaire, la bande dessinée, le graffiti, le pochoir, le surréalisme…Lorsque la Halle Saint-Pierre leur a proposé une carte blanche, le couple a saisi sa chance. "On a provoqué un joli cataclysme avec une exposition pleine de fraîcheur, d’énergie positive, de couleurs et porteuse d’espoir, souligne Anne. Le discours était radical et le ressenti immédiat. On avait une véritable force de proposition." Une suite s’est rapidement imposée. "Dans le magazine, on n’a jamais assez de pages! Notre planète est très peuplée : il y a plein de nouveaux talents à découvrir et à faire fructifier."
/ Différentes couvertures de la Revue HEY! /
/ Catalogue de l'exposition HEY! Modern Art & Pop Culture - Part II - 2013 /
On comprend qu'aujourd’hui, l’esprit de la rue et du populaire est partout. Dans l’esprit de la revue «Hey !», l’exposition se veut le relais de cet art urbain, pop et outsider avec de nombreux artistes qui incarnent la nouvelle génération.
La soixantaine d’artistes présentés dans l’exposition ont en commun de contester les frontières hiérarchiques qui séparent le grand Art de la culture populaire. Leurs généalogies culturelles et leurs cousinages donnent à cette exposition l’allure d’un cabinet de curiosités du XXIe siècle.
Près de 330 œuvres réalisées par une soixantaine d’artistes internationaux s’égrènent sur deux étages dans une déambulation hétéroclite et foisonnant.
Au rez de chaussée, on se retrouve plongé dans les ténèbres d’un cabinet de curiosités où sommeillent des créatures biomécaniques du célèbre Hans Ruedi Giger (concepteur du légendaire Alien), les freaks morts vivants de Witkin, les tableaux votifs, colorés et martyres de Joe Coleman, les collages de Handiedan tandis qu’à l’étage dans un flot de lumière, vous accueillent les poupées meurtrières de Mariel Clayton, les crânes de Jim Skull, les lapins angéliques de Paul Toupet.
Pour cette 2ème édition, la bande dessinée est à l’honneur de l’exposition et présente les créations punk ou numérique de ce médium tant prisé de la scène populaire ; des précurseurs comme Winsor McKay au collectif d'artistes Bazooka en passant par « le pape des comics » Jack Kirby, la bande dessinée, tous les grands noms de la bande dessinée sont présents, quelque soit le style graphique..
Enfin vous l'aurez compris c'est une exposition qui a le mérite de remuer... Vacillant entre l’imaginaire et le réel, s’alimentant de nos peurs et de nos angoisses les plus profondes, « HEY ! » nous offre, une virée décadente et magique dans les profondeurs de notre inconscient. A découvrir, cette été ou peut-être à une prochaine édition?... (si prochaine édition, il y a...)
HEY! Modern Art & Pop Culture - Part II
Halle St-Pierre - 2, Rue Ronsard - 75018 PARIS - M° Anvers
du 25 janvier au 23 Août 2013.
source images : time out.fr, www.theartchemists.com
Commentaires
Si on connaît un peu ton travail (qui est plutôt orienté vers la fragilité...) on peut se demander ce que tu retires de ce genre d'expo? Est ce que tu t'en inspires quand même ou au contraire les sentiments de peur et de répulsion deviennent un tremplin pour ta création?
NastiaPour exemple l'exposition intitulée "The Human Body" (que j'ai pu voir à Dublin et qui depuis a été interdite en France) me laisse toujours sceptique et troublée. Une exposition aussi forte reste ancrée dans la mémoire, elle peut répulser et être merveilleuse à la fois! Si je m'interroge encore sur la distance incroyable entre mes propres créations et mes sources d'inspirations je ne sais pas non plus mesurer l'impact des expériences "négatives". N'ont-elles pas parfois plus d'impact?