Dernier film des frères (et sœur) Wachowski (Matrix, V pour Vendetta, Speed Racer) ainsi que de Tom Tykwer (Cours, Lola cours), Cloud Atlas est un film de science-fiction en salles actuellement. Il s'agit aussi d'une adaptation du livre éponyme de David Mitchell sorti en 2004. Étant un fan inconditionnel des Wachowski (notamment pour la manière expérimentale dont ils traitent le cinéma numérique - je pense à Speed Racer) et ayant adoré Cours, Lola cours (une course poursuite virevoltante en 3 temps avec un milliers d'idées à la seconde), je pensais trouver là une bonne association pour faire un film dans un des genre dont je raffole le plus : la SF.
Au lieu de cela, j'ai assisté à une tambouille de référence de films déjà vus (et pas des plus récents), à peine cachées tellement il s'agit d'avantage de copie que de citation.
Le scénario n'a rien de différent du film d'Aronowski, The Fountain, puisqu'il propose une vision à 6 époques différentes de la même histoire (pour rappel, The Fountain, proposait seulement 3 époques distinctes pour parler de l'amour éternel entre un homme et une femme - oui, le sujet est pompeux, mais le film avait le mérite d'être bien réalisé, ce qui le sauvait un peu visuellement).
Ici on a doublé les époques, histoire de radoter encore plus et de faire s'éterniser le film sur 3 heures (sisi, 172 minutes il faut s'accrocher). D'ailleurs, même la musique de Cloud Atlas (pourtant présentée dans le film comme le chef d’œuvre d'un des personnages) n'arrive pas à la cheville de la magnifique bande originale de The Fountain composée par Clint Mansell.
Le gentil, tout droit sorti d'un manga
Bouh, il est laid, c'est un méchant !
Pour ce qui est de chaque époque, ce n'est sûrement pas là que je trouverai la moindre originalité. Un montage essaye de les mélanger afin de nous tenir en haleine durant ces 172 minutes (j'insiste, mais purée, c'est vraiment long).
Je ne m'éterniserai pas sur les 4 premières époques : une nous présente un homme sur un navire négrier qui va changer d'avis sur l'esclavage parce que le bon noir lui sauve la vie (vous avez dit cliché ?), une autre tente de nous faire suivre la carrière d'un compositeur qui délivre l’œuvre de sa vie avant de se suicider (sur font pseudo-romantique style feuilleton FR3), le troisième propose une affaire de démantèlement de conspiration (avec pour thème "le nucléaire c'est mieux que le pétrole, c'est l'avenir" - il doivent bien se marrer à Fukushima) et le dernier raconte l'histoire de petits vieux qui se font la belle de leur asile (à la limite on peut rire, mais à condition de ne pas s'être endormi, car -je ne suis pas sûr d'en avoir parlé mais- le film dure 3h).
La 5ème époque se passe en 2100 (et quelques) et n'est ni plus ni moins qu'une flagrante copie scénaristique de l'excellent Soleil Vert (qui date de 1973 tout de même - je le recommande au passage) ainsi que Blade Runner (1982) pour les décors (mais là c'est faire beaucoup trop d'honneur à Cloud Atlas car franchement les décors de la ville en 3d sont simplement hideux - on dirait une espèce de rendu d'un vieux jeu vidéo, guère mieux ). Le design des personnages est quand à lui copié sur Equilibrium (2002 - qui doit être copié d'un autre film -plus ancien- car c'est trop récent, je suis surpris de voir une référence si jeune). Bref, rien de nouveau à l'horizon, voire même pire : on tombe dans le cliché de la ville futuriste toute bleue avec des voitures volantes qui font "FUUUUUU" car c'est trop cool le futur.
31 ans d'écart et aucune différence
La dernière époque est quand à elle une copie (in)parfaite d'Absolom 2022 (un film de science fiction de 1994 qui se passe sur une île-prison infestée de cannibales) sur fond post-apocalyptique à la Planète des singes (là encore c'est récent : 1968).
Autant de références dont Cloud Atlas n'arrive jamais à atteindre la cheville, tant il se vautre dans les clichés (l'étoile filante dans le ciel, dernière image du film, enterre définitivement à la hache tout espoir d'originalité) et dans le bien pensant (les gentils sont toujours gentils à travers les époques, idem pour les méchants, destinés à être vilains jusqu'à la fin des temps). Même les références choisies (malgré leur grande qualité pour certains films) ne sont plus toutes jeunes et dessinent au final un motif vieillot et poussiéreux.
Au final, voilà un film qui n'a rien à dire et qui tente de se sauver en faisant de la citation à tout va. Non, je suis déçu, surtout après les films qu'ont fait les 3 réalisateurs(trices) auparavant, c'est réellement incroyable d'assister à si peu d'inventivité, d'originalité. Il n'y a aucune recherche cinématographique (mince après Speed Racer comment peut-on faire ça ?) ni scénaristique.
Et au fait, j'ai déjà dit que c'était long 172 minutes ?
Commentaires
En voyant le titre de ton article je ne savais pas encore si c'était du lard ou du cochon...Je me disais "tiens sans doute un nouveau bon film de SF" mais non? Quel dommage!
NastiaLe point positif c'est qu'il te permet de reparler de toutes ses sources d'inspirations...
Ah oui, en effet, les films comme Soleil vert ou Blade Runner sont de véritables chefs d’œuvre à voir absolument (ou à revoir).
ThomasIls commencent à dater mais tous deux n'ont pas pris la moindre ride (bon, si quand même ça fait drôle de voir Harrison Ford jeune) !