Le cirque émerge en Europe au XVIIIème siècle initié par l'officier de cavalerie Astley. Comme son étymologie l'indique, c'est d'abord une zone circulaire dédiée aux arts de la piste : des acrobates réalisaient de périlleux numéros juchés sur leurs chevaux.
Puis, le spectacle de cirque s'est enrichi d'autres pratiques jusqu'à devenir selon la définition de J. M. Guy « l'art de composer un spectacle à l'aide des arts du cirque et d'autres arts (théâtre, musique, danse, arts plastiques...) et savoirs-faires variés »1, en quelque sorte un art total. Outre cet aspect, le cirque fait preuve d'une grande originalité dans le mode d'écriture des spectacles car il s'agit du collage de formes courtes (les numéros). Ce sont traditionnellement les clowns ou le célèbre Mr Loyal qui opéraient les transitions au cours desquelles les agrès et décors étaient changés.
Les jeux Athéniens, en tant que démonstrations de force en arène comprenant parfois des animaux ont également nourris les formes du cirque. Or depuis les années 1970, le cirque dit « Nouveau » évolue en s'orientant vers une réflexion esthétique et de contenu. Les spectacles d'animaux disparaissent alors et la technicité, le risque devient secondaire.
Le cirque obtient récemment ses lettres de noblesses avec l'ouverture du CNAC (Centre National des Arts du Cirque) à Chalons en Champagne en 1970. En 1995, Josef Nadj met en scène Le Cri du Caméléon pour la 7ème promotion de l'école. Cet artiste plasticien et metteur en scène trouve dans le cirque la possibilité de réaliser des « tableaux vivants »
En effet, débarrassé des modèles narratifs du théâtre classique, le cirque (dépourvu de personnages) montre des êtres non comme des identités mais plutôt comme des formes, des corps qui se meuvent. Ce sont des itinéraires parcourus au sol ou dans les airs, des rythmes et des mouvements qui reviennent parfois comme des motifs au cours du spectacle.
Enfin et après cette mise en appétit, je vous conseille « Notes on the Circus » d'Ivan Mosjoukine en tournée en ce moment qui questionne justement avec poésie les règles du genre. Vous pouvez notamment les voir au 104 en novembre si vous les avez raté l'an dernier à Lorient et cette année à Quimper.
1-Les Arts du cirque en l'an 2000, Paris, Chronique de l'AFAA, n°28
Commentaires
Merci pour cette découverte en histoire, c'est vrai que le cirque est souvent mis de côté lorsqu'on parle des arts performatifs, alors que c'en est un pan entier.
ThomasD'ailleurs, aurais-tu des artistes circassiens à nous faire découvrir ?