La chapelle de Bethléem est située à Saint-Jean-de-Boiseau près de Nantes. Il s'agit d'une chapelle du culte catholique romain venant d'être restaurée. Vous me direz mais qu'a t'elle de si extraordinaire? Et bien le restaurateur a fait appel à un sculpteur, Louis Boistel, pour restaurer les chimères manquantes. Seul petit hic, il n'y avait plus de représentations permettant de recréer fidèlement celles détruites par le temps. Le sculpteur s'est donc librement inspiré de bonnes vieilles icônes du cinéma japonais et américain. Néanmoins, l'esprit de celle-ci demeurait : réunir en un même lieu des figures d'origines culturelles différentes, en l'honneur de la coexistence de ces cultures.
Comme vous le montrent les images, la méchanceté de l’être humain se voit représentée par un gremlins, son opposé par Gismo, Goldorak pour l'image du chevalier ou bien encore alien. Je trouvais cette information à la fois très drôle et assez déroutante. Il est assez surprenant qu'une commune accepte cette originalité, encore plus lorsqu'il s'agit d'un lieu de culte. Voilà donc un exemple de choc entre les monuments du passé et la modernité. L'idée d'utiliser des représentations contemporaines de gargouilles pour orner les pinacles de monuments religieux se retrouve par ailleurs, toutefois.
Commentaires
C'est super bien ce monument !!! Je trouve ça incroyable, vu tout ce qu'il se passe en ce moment (avec les cathos, intégristes ou non) que l'artiste ait eu la possibilité de disposer ainsi d'un tel lieu de culte. Mais c'est bien, au moins certaines choses changent quand d'autres mettent beaucoup plus de temps voire demeurent telles quelles. Après on est en droit de se poser la question de la place de l'icône de nos jours, et surtout, de quelles icônes on parle.
Je reste agréablement surpris même si je suis quelque peu dubitatif quant aux choix de l'artiste.
JérémyJe trouve ça très bon. Tu aurais fait appel à quelles références Jérémy ?
JonasBen je sais pas c'est compliqué comme question. Il y a tellement de heurts en ce moment avec les religions que remuer le couteau dans la plaie n'est peut-être pas nécessaire !!! Je ne dis pas que ça ne pose pas de bonnes questions (au contraire), mais je trouve ça trash d'une certaine manière de mettre des figures aussi "pop" sur un lieu de culte. Les gremlins, je comprends puisque la référence est déjà toute faite dans le film… mais après, comme je dis je trouve ce projet à double tranchant.
Comme références on aurait pu prendre des homos justement, Martin Luther King, Bouddha… qui auraient soulevé plus ou moins les mêmes questions, voire pire !!!
JérémyCar c'est intéressant ton questionnement sur l'icône. Les gargouilles, mise à part la fonction matérielle d'écoulement des eaux, visaient comme beaucoup le savent à détourner les influences maléfiques. Ainsi, les constructeurs faisaient appel à ces monstres et chimères dans la représentation pour conjurer le mauvais sort et laisser le petit monde maléfique à l'extérieur de l'édifice.
On est aussi en droit de penser qu'ils faisaient appel à ces imageries car ce sont celles qui à cette époque pouvaient être inquiétantes pour l'être humain et qui par extension (et projection égotique) dissuaderaient forcément les Esprits, contemporains de nos ancêtres.
Si toutefois l'église est considérée comme une entité qui évolue avec son temps, je trouve cela assez juste d'invoquer des figures contemporaines. Car réfléchir sur ces icônes considérées comme effrayantes dans l'imaginaire collectif, c'est aussi actualiser le culte et porter un nouveau regard sur l'esprit maléfique contemporain ! Qui nous dit que la nouvelle génération d'esprits maléfiques a encore peur des gargouilles ? De ce fait, peut-être ont-ils aussi investi l'Église depuis longtemps...
Blague à part, je comprends quand tu parles des figures "pop" sur les façades, sachant que la question n'est sans doute pas temps celle d'une représentation actuelle mais plutôt pourquoi elles nous viennent ici du cinéma hollywoodien ? Peut-être sont-elles trop directement assimilables ? Arrivent-elles à révérer la simple fonction d'épouvantail symbolique ou sont-elles trop empreintes et identifiables à une histoire commerciale séparée du spirituel ? Où sont Chimères, Freaks et bêtes à cornes dans nos thrillers américains...
Jonas