Le Butaï 2.013 est un moyen de véhiculer des images.
Il revendique sa propre lenteur en prenant la forme d'une performance artistique : il s'agit de faire voyager des tableaux au rythme d'un déplacement à vélo dans les campagnes.
À chaque étape, dans un village, l'artiste et son accompagnatrice sont accueillies en micro-résidence, afin de réaliser un tableau chez l'habitant. Le Butaï 2.013 est ensuite montré lors d'une fête populaire.
Cette démarche d'aller vers un spectateur, en dehors d'une institution artistique, est un prétexte pour inviter au dialogue et montrer sur la place publique un art qui se vit.
Butaï est le nom du castelet en bois des kamishibayas, ces conteurs japonais qui parcouraient les campagnes à bicyclette. Ils y faisaient se succéder des dessins peints. De village en village, ils racontaient leurs histoires sur les places jusqu'à l'arrivée de la télévision qui les fit disparaître dans les années 1960.
Soazic Bruneau a obtenu son DNSEP aux Beaux Arts de Lorient où elle présentait une recherche liée aux images télévisuelles. Elle développe une pratique de dessin et de sculpture du carton. Elle rend visible les ondulations de ce matériau de récupération par découpage et les compare aux lignes horizontales perturbant parfois nos écrans.
Elle a étudié la performance et les pratiques corporelles à Medellin en 2011 (Université d'Antioquia, Département des arts dramatiques).
De retour en France, elle oriente sa réflexion sur les expérimentations artistiques collectives contemporaines. Elle danse alors pour Roman Photo, chorégraphie pour 24 non danseurs de Boris Charmatz (Lorient, Grand Théâtre, 2012) et participe au projet Village de Laurent Tixador (Lormont, Biennale Panorama, 2012).